Le Lacan Quotidien n°67 a publié hier les textes d’Armand Zaloszyc et d’Isabelle Galland faisant le récit de la venue de Jacques-Alain Miller à la Librairie Kléber

Vous trouverez la suite des réactions ci-dessous ainsi que dans le LQ n°68 à paraître ce soir :

C’était un après-midi différent. Peu avant quatorze heures, on pouvait apercevoir une quantité inouï des psychanalystes de différentes écoles de Strasbourg marchant pressés dans les alentours de la Place Kléber, malgré le froid intense de l’automne. Vers quatorze heures, tous se sont dirigés à la librairie. La salle Blanche, la plus grande salle de présentations de toutes les librairies de France,  commençait  à se remplir et à quinze heures précises elle était pleine : il n’y avait plus de places assises, des gens debout attendaient aussi.

Jacques-Alain Miller est arrivé et tout le brouhaha c’est tût. Pendant deux heures très courtes, nous l’avons entendu nous parler de Lacan, de lui, du passé.

Mais surtout, nous l’avons entendu soutenir le désir, celui de Lacan, le sien aussi, que la psychanalyse lacanienne continue à être vivante. « Strasbourg, est la capitale Européenne » nous a-t’il dit, « Je reviendrai dans deux ans ».

A la sortie, des participants aux activités de l’ACF Est sont venus me voir, enthousiasmés par la formidable présentation de JAM. Quelque chose c’était produit dans leur désir aussi.

Belle manière de nouer passé et avenir.

Patricia Schnaidman-Mertz, ancienne Secrétaire du Bureau de Strasbourg de l’ACF Est.

Jam le 22 octobre à Strasbourg. “Sans filet et des poissons”:
J’ai frémis plus d’une fois devant l’intensité du moment et des échanges,
que je qualifierais de “sans filet”. En fait, je crois que seulement la vie
est là, quand il n’y a pas de filet….C’était palpitant!
Nous étions quelques 300 “un-tout-seul” à la librairie Kleber,  loin cet
après-midi là de ce “sentiment de solitude fondamentale que perçoit le sujet
moderne”, grâce à la présence et à la parole de Jacques-Alain Miller sur la
vie de Lacan, et sur la sienne. J’ai beaucoup aimé les “anacoluthes”, les
ruptures syntaxiques, sémantiques ou logiques, où jaillit la vie. Il me
semble que c’était bien le style de cet après-midi.

Catherine Decaudin

Un Samedi après-midi à Strasbourg :

Samedi le 22 octobre 2011 à la librairie Kleber à Strasbourg, est venu converser avec nous Jacques-Alain Miller. Nombreux sont venus ceux et celles pour qui la psychanalyse compte. Je suis de celle pour qui la psychanalyse lacanienne en lien avec l’Ecole de la cause Freudienne  compte. J’ai été témoin samedi d’une mobilisation active, aux côtés d’un homme Jacques-Alain Miller, afin de défendre cette orientation de la psychanalyse lacanienne à Strasbourg. J’ai été témoin samedi d’un désir partagé de poursuivre le travail  engagé afin que cet instant de rencontre ne soit pas légendaire, mais soit un temps de suspension nécessaire à la continuité d’une mobilisation commune. Aujourd’hui,  je témoigne de mon engagement, de mon désir de soutenir et défendre cette orientation qui me soutient dans ma pratique quotidienne en tant que psychologue.

A Strasbourg, nous sommes au travail ! Continuons !

Valérie Bischoff, 

Psychologue

Hôpitaux Universitaires à Strasbourg

A Jacques-Alain Miller

Quel agréable moment passé hier dans cette belle salle de la Librairie Kleber ! Et comment vous remercier d’avoir esquissé, à grands traits inspirés par votre fougue et votre espièglerie, cette belle fresque sur la vie de Lacan…

En effet, deux heures durant, nous avons pu entendre combien les fils de vos vies, celle de Lacan, la vôtre, étaient inexorablement entremêlés et c’est de bonne grâce que vous avez –finalement- consenti à nous parler un peu de vous, témoignant par là que si vous étiez « un monstre », certes, chacun pouvait apercevoir « un cœur qui palpite » derrière l’armée des grands hommes qui vous accompagne.

Et puis, vous nous avez aussi superbement rappelé l’audace de Lacan qui faisait fi des interdictions et qui, parce qu’il voulait beaucoup, obtenait davantage encore.

Obtenir beaucoup, encore faut-il le supporter… Dans le film Habemus papam, le cardinal désigné par ses pairs pour devenir le véhicule de la parole de l’Eglise renonce devant l’ampleur de la tâche qui l’attend. Ce n’est sans doute pas par hasard que ce cardinal (Michel Piccoli à l’écran) porte le nom de Melville, auteur du roman Bartleby, connu pour la devise de son personnage, « je préférerais ne pas ». Heureusement pour nous tous qui apprenons de votre enseignement et de votre interprétation des paroles de Lacan, vous avez dit « oui » au moment où celui-ci vous a désigné comme l’exécuteur testamentaire de son œuvre.

Que vos semaines sur l’Ile de Ré vous donnent le souffle nécessaire pour continuer d’ « inventer » pour nous cette figure tellement libre et vivante, tellement inspirante, que celle de Lacan.

Isabelle Sathicq

Jacques-Alain Miller à Strasbourg, dans la grande salle blanche de la librairie Kleber, ce fut un événement ! Une salle comble, investie une heure avant l’entrée ponctuelle de l’hôte, tour à tour attentive, silencieuse et amusée, vibrante. Peut-être a-t-elle été émue aussi, comme je l’ai été, en entendant Jacques-Alain Miller raconter Lacan et la dissolution de l’EFP, mais aussi les derniers jours de Lacan, en réponse à des questions venant de la salle, éteignant ragots et potins, calomnies et obscénités que la « grande historienne », comme il la nomme par anti-phrase, relaye et amplifie ; ému, je l’ai été en entendant ce récit pour la première fois,  de saisir enfin que « Vie de Lacan » signifiait : Lacan en vie. S’il a été question de la mort de Jacques Lacan, c’est un Lacan vivant que Jacques-Alain Miller a fait entendre aux murs. Pas de messe donc à Strasbourg, ni de communion, mais une parole dans laquelle chacun put sonder son rapport à la psychanalyse, et cela rassemble.

Paul Masotta

Bravo, Monsieur Jacques-Alain Miller

Vous vous dites « dragon » – ailé comme votre nom – que l’âge parait bien avoir épargné, à vous voir bondir aux quatre coins de la France et jusqu’à ses marches.

Dragon aussi parce que vous soufflez le feu de la compréhension, mais vous ne vous nourrissez que de l’étincelle d’intelligence que vous faites naître dans les yeux de vos interlocuteurs.

Alors je veux vous dire que j’en ai éprouvé plus d’une fois la chaleur à vous entendre ou à lire votre cours dont j’attendrai avec patience la publication. Je ne crois pas d’ailleurs que j’aurais lu longtemps Lacan si vous ne m’aviez démontré que c’était possible comme personne d’autre en dehors de ceux qui vous suivent. Il y a donc une partition entre ceux qui se « cassent la tête » avec vous et les autres.

Étonnant « monstre » cependant puisque vous devez vous faire violence – littéralement mal parfois –pour répliquer à ceux qui vous menacent ou veulent ignorer vos lumières.

Curieux « diable » décidément que celui qui parvient à évoquer si simplement, si drôlement et sans crainte du ridicule le cœur battant, sa singularité au point qu’on s’éprouve proche de lui et de sa famille. Il n’est d’ailleurs pas de psychanalyste, avez-vous dit à Strasbourg hier, s’il ne manifeste cette palpitation.

Vous illustrez éminemment cette fonction du plus-un, de leader faible, de cet énorme cartel mondial que vous êtes parvenu à mettre au travail.

A bientôt à Strasbourg

Philippe Cullard

Un désir béton

Grande a été mon émotion quand J.A. Miller ce 22 octobre à Strasbourg n’a pas reculé face à une question abrupte venue de la salle : « pourquoi la dissolution de l’Ecole Freudienne ? ». Cette dissolution avait laissé plus d’un dans un grand désarroi, enfin une parole venait éclairer cet événement, je n’étais certainement pas la seule à être alors suspendue aux lèvres de celui qui a bien voulu nous en parler. L’actualité me semble à bien des égards habitée par la répétition de ce moment. Voulons nous un Lacan momifié ou un Lacan vivant ? Sommes nous pour le Dieu des philosophes et des institutions ou pour un enseignement habité par une parole ? Dans béton j’ai entendu une aufhebung de tomber, par delà les guerres de religion toujours promptes à resurgir, un désir béton quand sonne le glas et quelle que soit la tombe.

Danièle Schlumberger Karrer

J’étais là ce samedi, à la Librairie Kléber, au coeur de Strasbourg, par solidarité, conscience politique et peut-être conformisme associatif.
Acquise à La Cause Freudienne – mais pas aux bains de foule -, je craignais une ambiance de meeting,  des  harangues … mes lectures  en ligne me contentent quotidiennement …
Les uns, les autres, et les nôtres,  attentifs et passionnés étaient au rendez-vous donné par Jacques Alain Miller, présenté par nos enseignants.
J’ai été captivée par ce ton enlevé, incisif, et à la fois intime, racontant une  tranche d’histoire lacanienne , saisie aussi par l’évidence de mon choix d’école et du style de cette école.
Micky Boccara Schmelzer

 

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