LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 23.10.11 | 08h10   •  Mis à jour le 23.10.11 | 09h39

Derniers préparatifs dans un bureau de vote à Tunis, le 22 octobre 2011.

Derniers préparatifs dans un bureau de vote à Tunis, le 22 octobre 2011.REUTERS/ZOHRA BENSEMRA

Neuf mois après une révolution populaire qui a chassé Ben Ali du pouvoir, les Tunisiens ont commencé à voter librement dimanche pour élire une assemblée constituante. Les quelque bureaux ont ouvert à 7 heures et fermeront à 19 heures. Plus de 7 millions d’électeurs sont appelés à élire les 217 membres d’une assemblée constituante, qui devra rédiger une nouvelle constitution et désigner un exécutif provisoire jusqu’à la tenue d’élections générales. Le pays est divisé en 33 circonscriptions électorales (27 en Tunisie et 6 à l’étranger, où les opérations de vote ont déjà débuté). Les premiers résultats seront annoncés tard dimanche soir ou lundi, selon les autorités électorales. Le scrutin sera sécurisé par plus de 40 000 forces de l’ordre, surveillé par des observateurs locaux (13 000) et internationaux (plus de 600).

LES FORCES EN PRÉSENCE

La grande inconnue de ce scrutin est le taux de participation au vu de la multiplicité des candidats dans un paysage politique remodelé pour des élections. Les électeurs devront départager 11 686 candidats, répartis sur 1 517 listes, présentées par 80 partis et des “indépendants” (40 %). Alors que la parité est obligatoire, les femmes ne sont que 7 % à mener des listes.

La formation islamiste Ennahda (renaissance), interdite sous l’ancien régime, aborde le scrutin en favori, à en croire les sondages sur les intentions de vote. Fondé en 1981 par Rachid Ghannouchi, interdit sous le régime de Ben Ali, Ennahda se présente comme un parti islamiste moderniste et partage des liens idéologiques avec l’AKP, le parti de la Justice et du Développement au pouvoir en Turquie. Le Parti démocratique progressiste (PDP), fondé en 1983 par Najib Chebbi, se présente comme une alternative laïque aux islamistes et a largement fait campagne sur le risque que représenterait Ennahda. Najib Chebb, avocat qui a tenté en vain de se présenter contre Ben Ali à la présidentielle de 2009, a participé au premier gouvernement de transition après le renversement de l’ancien régime.

L’Ettakatol de Moustapha Ben Jaafar, médecin de formation, a été créé en 1994. Ben Jaafar est, avec Chebbi, l’un des rares opposants à Ben Ali à être restés en Tunisie malgré les pratiques de harcèlement de l’ancien régime. Ben Jaafar était ministre de la santé du premier gouvernement de transition. Il en a claqué la porte pour dénoncer la présence d’anciens cadres “benalistes”. L’Ettajdid, ou mouvement du renouveau, est l’héritier du Parti communiste tunisien. Il est conduit par Ahmed Ibrahim, qui a estimé lors de la campagne que les valeurs modernes de la Tunisie étaient menacées par les islamistes mais se dit prêt à coopérer avec Ennahda. Le Congrès pour la république de Moncef Marzouki, classé à gauche, a été créé en 2001. Ses fondateurs ont dû s’exiler en France peu de temps après.

 

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