Article JS Le Monde du 5 novembre ←Pour consulter l’article, veuillez cliquer sur ce lien

Cette pionnière de la psychanalyse en Syrie offrait un lieu de parole à ceux qui ont peur. Son arrestation vise l’activité psychanalytique elle-même, s’indignent ses confrères.

JS reprend l’histoire de l’arrestation de Rafah Nached le 10 septembre à l’aéroport de Damas, son inculpation le 14 septembre d’ « activités susceptibles d’entraîner une déstabilisation de l’état. », le refus de sa libération sous caution le 16 septembre.

Chacun s’accorde pour dire qu’une dépêche de l’AFP portant sur le travail de psychodrame qu’elle menait avec un psychanalyste jésuite aurait attiré sur elle les foudres du pouvoir syrien et de ses moukhabarat. Ce travail consistait à faire exister un lieu de parole orienté par la psychanalyse pour tenter de délier les sujets des effets de la peur, les sujets transis de peur de l’état syrien.

Dans cet article il est souligné que Rafah Nached est la première femme à avoir fondé une école dans un pays où la psychanalyse n’existait pas (Fethi Benslama) et que toutes les sociétés de psychanalyse françaises ont transmis un texte au Parlement européen pour qu’il se saisisse du cas de Rafah Nached accusée à tord.

Julia Kristeva y est abondamment citée y compris par son intervention au Forum des Femmes dimanche 9 octobre. Elle a lu les travaux de Rafah Nached et en donne son idée : « Les peurs que cette femme analyste essaie d’entendre vont bien plus loin que la peur d’un régime politique, elles sont verrouillées dans l’attitude religieuse. Je lis ces travaux comme le début d’une voie que nos collègues syriens tentent d’ouvrir, non pour stigmatiser l’expérience religieuse, mais pour la mettre en question. »

Josyane Savigneau ne se contente pas de reprendre ses propos ou ceux de Fethi Benslama, elle écrit elle-même :

« Si la communauté psychanalytique s’est mobilisée pour demander sa libération, c’est parce que l’activité psychanalytique elle-même est visée par son arrestation. »

et concluant sur le dilemme, de ceux qui veulent la libération de Rafah Nached, entre faire silence en espérant que la diplomatie avance ou au contraire faire du raffut pour Rafah, elle termine son article par : « Ces deux positions n’ont certainement pas fini de s’affronter. Mais pour les psychanalystes, la parole étant au cœur même de leur pratique, il ne semble pas possible de se taire. »

Merci Josyane Savigneau.

 

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