et à d’autres responsables d’administrations concernées par l’autisme

            En cette année de l’autisme « Grande cause nationale », les psychanalystes tiennent à préciser leur position vis-à-vis de cette pathologie, et plus généralement sur la place qui selon eux revient à la psychanalyse dans la sphère de la Santé.

            L’étiologie de l’autisme n’est pas établie. Les définitions sont multiples, il existe une grande variété de formes et aucun traitement curatif n’a prouvé son efficacité. Aucune méthode de traitement ne peut donc revendiquer de monopole.

            Il est d’autant plus étonnant que certains puissent proposer de régler la question sur le plan de la loi ou par des mesures autoritaires.

            Les méthodes éducatives d’origine comportementaliste ont démontré une certaine efficacité : en parvenant à réguler le comportement, elles restituent une possibilité de vie et apportent un apaisement aux familles, pour qui cette pathologie est particulièrement pénible, angoissante et envahissante. Il faut cependant rappeler les limites de ces techniques brevetées. Leur coût est élevé, elles ne sont pas toujours applicables, elles ne suffisent pas à éviter les épisodes d’agitation.

            Comme le montrent de nombreux témoignages d’anciens autistes, la dimension psychique est présente dans cette pathologie comme en toute autre. Le recours au psychanalyste peut apporter aux proches un lieu où exprimer leur désarroi et l’angoisse suscités par « l’enfant pas comme les autres ». Ce lieu de parole les aide à modifier leur position, à trouver de nouvelles ressources et à prendre des décisions. Il peut aussi aider l’enfant, particulièrement aux moments où il s’agite.

            En ce qui concerne les personnes diagnostiquées autisme, le recours au psychanalyste n’est pas sans effets thérapeutiques, parfois spectaculaires, et qui restent des acquis. Si ces effets ne sont pas prédictibles à coup sûr, sont-ils négligeables pour autant ?

            Nombreux sont les psychanalystes qui s’occupent d’autistes, que ce soit dans les institutions de soin ou en cabinet privé. Tous sont convaincus de la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire.

            Ils confrontent constamment leurs expériences et leurs élaborations. Leurs conclusions sont régulièrement reprises par d’autres praticiens. De nombreux parents estiment nécessaire l’association des mesures éducatives aux séances chez le psychanalyste.

            Le Cercle freudien, association psychanalytique représentée au Groupe de contact, soutient les associations de parents et de personnels spécialisés pour que la psychanalyse conserve sa part dans le soin des autistes et le soutien de leurs familles.

            Fait à Paris le 19 février 2012, expédié le 21

                                                                                  Pour le CA, le président

                                                                                  Olivier Grignon

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