10 août
– Jam sur France-Culture
25 août
– Sortie en librairie de 2 livres de Lacan
Le Séminaire XIX : … ou pire et Je parle aux murs
5 septembre
– Sortie en librairie de Vie de Lacan
– Diffusion sur France 3 de Rendez-vous chez Lacan
7 septembre
– Lancement sur le net de Lacan quotidien
9 septembre
– Lecture non stop de Lacan à l’École normale supérieure
8 et 9 octobre
– Au Palais des Congrès, Journées Lacan
13 octobre
-Sortie en librairie de Lacan au miroir des sorcières

10 août : Jam sur France-Culture

Spéciale Jacques Lacan, de 7h 30 à 8h 30. 
Les Matins d’été reçoivent Jacques-Alain Miller pour un grand entretien consacré à sa Vie de Lacan, en librairie le 5 septembre. – MQ
Écoute et podcast : http://www.franceculture.com/emission-les-matins-d-ete.html

25 août : … ou pire et Je parle aux murs

Le Séminaire XIX porte un titre bien singulier : (trois petits points) ou pire. En même temps, paraît un petit recueil de trois de ses conférences, intitulé Je parle aux murs. Lacan voulait-il, pouvait-il être compris ? La question mérite d’être posée, et Lacan fait tout pour qu’on se la pose. Mais elle mérite aussi qu’on y réponde : oui ! La preuve en est qu’il a confié la rédaction de ses séminaires à Jacques-Alain Miller, qui, d’une part, s’attache à dégager l’armature du discours, son argumentation très serrée, et qui, d’autre part, explique lumineusement sous quel angle ces titres originaux doivent être entendus. Voir à la fin de ce calendrier les prières d’insérer des deux livres (Le Seuil). – JM

5 septembre Vie de Lacan

« Jacques-Alain, tout et n’importe quoi a été dit sur la personne de Lacan. Tu as été sans réagir pendant trente ans, pourquoi réagir maintenant ? – Parce que, dit l’Écclésiaste, “il y a un temps pour toute chose. Il y a un temps pour se taire, et il y a un temps pour parler.” De mon point de vue, toutes les anecdotes sur Lacan sont vraies, même celles qui sont fausses. Que chacun parle de lui comme il l’entend, c’est très bien. La seule différence, c’est que, maintenant, au lieu de la boucler, moi aussi je parle. Et ce n’est qu’un début ! je commence un feuilleton ! » Vie de Lacan, en librairie le 5 septembre, Navarin éditeur, 24 pages, 5€. – JM

5 septembre : Rendez-vous chez Lacan

“Rendez-vous chez Lacan” est le titre du film, réalisé par Gérard Miller, que France 3 diffusera le 5 septembre à 22h. Il s’agit de vous faire découvrir Lacan au quotidien, à travers les témoignages croisés de ses patients, de ses élèves, mais également de plusieurs de ses proches, qui l’ont côtoyé dans l’intimité. Né en 1901 dans une famille catholique, psychiatre de formation à la culture encyclopédique, ami de Picasso, de Lévi-Strauss ou de Sartre, c’était un psychanalyste génial, praticien et théoricien hors pair ; il fut pourtant “excommunié”, comme s’il était le diable, par l’Association internationale de psychanalyse, basée à Chicago ; il créa alors sa propre École à Paris ; il résolut de la dissoudre avant sa mort ; depuis trente ans, son enseignement a essaimé à travers le monde ; aujourd’hui, les psychanalystes qui se réclament de lui sont les plus nombreux. Gérard Miller, encore lycéen, l’a rencontré pour la première fois en 1966. Quarante-cinq ans plus tard, son sentiment n’a pas varié : « Lacan était un type absolument étonnant, et, si j’ai réalisé ce film, c’est qu’il n’y a aucune raison de ne pas le faire savoir au plus grand nombre ! » Lacan reste encore aujourd’hui le plus stimulant des personnages. Le spectateur le vérifiera. – GM

7 septembre : Lacan quotidien

L’Agence lacanienne de presse lance, à l’occasion de l’anniversaire des trente ans, un bulletin quotidien en ligne qui permettra à tous ceux qui le souhaitent d’échanger sur “l’actualité Lacan” de la rentrée : intervenants dans les médias, lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, de France et de l’étranger. Lacan quotidien sera diffusé du 7 septembre au 17 octobre sur les listes de l’Association mondiale de psychanalyse, sera traduit en cinq langues, et devrait toucher dans quinze pays 10 000 personnes : psychanalystes, écrivains, artistes, journalistes, personnalités de la politique et de la culture. – JM

9 septembre : Lecture de Lacan rue d’Ulm

Pour les trente ans de la disparition de Lacan, Catherine Clément a organisé, comme pour la mort de Lévi-Strauss, une soirée de lecture non stop d’extraits qu’elle a choisis dans l’œuvre. Des personnalités, répondant à sa demande, se succèderont pour les lire dans les locaux de l’École normale supérieure. Celle-ci, jadis, dans les années 60 du siècle dernier, prêta une salle à Lacan, à l’initiative d’Althusser, pour qu’il y donne son séminaire. Entrée libre. – JM

8 et 9 octobre : Journées Lacan au Palais des Congrès

Les 8 et 9 octobre, au Palais des Congrès, Porte Maillot à Paris, l’École de la Cause freudienne attend plus de 2000 participants pour ses 41e Journées, intitulée Praxis lacanienne de la psychanalyse. 130 communications démontreront l’efficacité, au cas par cas, de la psychanalyse d’orientation lacanienne. À une époque où les exigences de l’évaluation, du chiffre, et de l’idéal de normalisation, se font toujours plus pressantes, la psychanalyse donne sa réponse au « malaise dans la civilisation ». – JDM Inscriptions : www.causefreudienne.org

13 octobre : Lacan au miroir des sorcières

Ce numéro spécial de la revue La Cause freudienne, dirigé par Nathalie Georges-Lambrichs, donne à voir de multiples facettes de l’œuvre et de la personne de Lacan, avec 50 contributions de psychanalystes, ses élèves, sur les thèmes les plus variés. Il s’ouvre sur une conférence encore inédite de Lacan. On y trouvera également, de François Cheng, un petit essai sur Le sourire de Lacan ; Catherine Clément, Lacan indien ; Diego Masson avec Judith Miller, Lacan, la musique ; Jean-Claude Milner, Lacan, le juif ; François Regnault, Lacan, le théâtre ; Gérard Wajcman ; et la suite de Vie de Lacan, par Jacques-Alain Miller. Ce numéro sera diffusé en avant-première aux Journées de l’ECF. – JM
La Cause freudienne, n° 79, en librairie le 13 octobre, au prix de 20€. Diffusion Volumen.

Lacan présenté par Jacques-Alain Miller

… ou pire
Rencontre fortuite d’une machine à coudre et d’un parapluie. Rencontre impossible de la baleine et de l’ours blanc. L’une, forgerie de Lautréamont ; l’autre, ponctuation de Freud. Toutes deux, mémorables. Pourquoi ? Certainement, elles chatouillent quelque chose en nous. Lacan dit quoi. Il s’agit de l’homme et de la femme.
Entre les deux, point d’accord ni d’harmonie, pas de programme, rien de pré-établi : tout est livré au petit bonheur la chance, ce qui s’appelle en logique modale la contingence. On n’en sort pas. Pourquoi est-elle fatale, c’est-à-dire nécessaire ? Il faut bien penser qu’elle procède d’une impossibilité. D’où le théorème : « Il n’y a pas de rapport sexuel ». Cette formule est aujourd’hui fameuse.
À la place de ce qui ainsi fait trou dans le réel, il y a pléthore : images qui leurrent et qui enchantent, discours qui prescrivent ce que ce rapport doit être. Ce ne sont que des semblants, dont la psychanalyse a rendu l’artifice patent pour tous. Au XXIème siècle, c’est acquis. Qui croit encore que le mariage ait un fondement naturel ? Puisque c’est un fait de culture, on s’adonne à l’invention. On bricole de toutes parts d’autres constructions. Ce sera mieux… ou pire.
​ « Y a de l’Un ». Au cœur du présent Séminaire, cet aphorisme, passé inaperçu, complète le « Il n’y a pas » du rapport sexuel, en énonçant ce qu’il y a. Entendez l’Un-tout-seul. Seul dans sa jouissance (foncièrement auto-érotique) comme dans sa signifiance (hors sémantique). Ici commence le dernier enseignement de Lacan. Tout est là de ce qu’il vous a appris, et pourtant tout est neuf, renouvelé, sens dessus dessous.
Lacan enseignait le primat de l’Autre dans l’ordre de la vérité et celui du désir. Il enseigne ici le primat de l’Un dans la dimension du réel. Il récuse le Deux du rapport sexuel comme celui de l’articulation signifiante. Il récuse le grand Autre, pivot de la dialectique du sujet, il lui dénie l’existence, et le renvoie à la fiction. Il dévalorise le désir, et promeut la jouissance. Il récuse l’Être, qui n’est que semblant. L’hénologie, doctrine de l’Un, surclasse ici l’ontologie, théorie de l’Être. L’ordre symbolique ? Ce n’est rien d’autre dans le réel que l’itération du Un. D’où l’abandon des graphes et des surfaces topologiques au profit des nœuds, faits de ronds de ficelle qui sont des Uns enchaînés.
​Souvenez-vous : le Séminaire XVIII soupirait après un discours qui ne serait pas du semblant. Eh bien, avec le Séminaire XIX, voici l’essai d’un discours qui prendrait son départ du réel. Pensée radicale de l’Un-dividualisme moderne.

Je parle aux murs
Ces murs sont ceux de la chapelle de Sainte-Anne. Invité à y prononcer des conférences, Lacan, 70 ans, y retrouve sa jeunesse d’interne en psychiatrie. Il s’amuse, improvise, se laisse aller. C’est du savoir qu’il parlera, annonce-t-il, et l’intention est polémique : les meilleurs de ses élèves, eux, captivés par l’idée que l’analyse fait le vide, ont levé le drapeau du non-savoir, emprunté à Georges Bataille. Non, dit Lacan, la psychanalyse procède du savoir, d’un savoir supposé, supérieurement organisé, qui est l’inconscient. On n’y accède que par deux voies : la vérité, d’abord (l’analysant s’efforce de dire tout ce qui lui passe par la tête), la jouissance, ensuite (l’analyste interprète toujours les dits de l’analysant en termes de libido). Deux autres voies en barrent l’accès : l’ignorance (s’y adonner avec passion, c’est toujours consolider le savoir établi), et le pouvoir (passion de la puissance, d’où méconnaissance de ce que seul révèle l’acte manqué). Ce qu’enseigne la psychanalyse de plus précieux, c’est l’impuissance. Leçon de sagesse pour une époque, la nôtre, qui voit la bureaucratie, au bras de la science, rêver de changer l’homme dans ce qu’il a de plus profond, que ce soit par la propagande (les campagnes anti-tristesse), la manipulation directe du cerveau (NeuroSpin), ou le bio-technique.

 

 

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