VALÉRIE PERA GUILLOT. Madame le Maire de Rouen, Depuis le 10 septembre 2011, Madame Rafah Nached, première femme psychanalyste à exercer en Syrie, fondatrice de l’Ecole de psychanalyse de Damas, est enfermée dans les prisons de son pays. Agée de 66 ans, sa santé s’est récemment aggravée.
En août 2011, face aux événements très graves qui se déroulent en Syrie, elle a mis son savoir faire au service de ses concitoyens, en offrant un espace de paroles ouvert à tous. Elle accompagnait ceux qui cherchent les mots pour dire l’angoisse qui les empare devant la violence qui déchire le pays.
Tous ceux-là sont aujourd’hui plus seuls encore puisque celle qui entendait leur détresse a été contrainte au silence. Pas le silence de l’analyste qui sauve la parole mais le silence imposé par une main anonyme qui ruine toute parole.
Je vous prie de bien vouloir signer l’appel « Libérez Rafah ! Du raffut pour RAFAH ! » en adressant un message à rafah.navarin@gmail.com. Cet appel est signé par de nombreuses personnalités, artistes, hommes et femmes politiques, et par tous ceux qui mesurent que maintenir emprisonnée Rafah Nached, c’est laisser libre l’horreur.
Restant à votre disposition pour tout renseignement qui vous paraîtra nécessaire, j’espère que cet appel retiendra votre attention. Je vous prie d’agréer, Madame le Maire l’expression de ma haute considération.

ANA LYDIA SANTIAGO. Caro Leonardo, Tilden Santiago, irmão de Jésus e ex embaixador do Brasil, em cCuba, inaugurou a assinatura de politicos na petição. Agora, aguardamos a confirmação do celebre teologo Leonardo Boff. Um aluno prepara o twitter para começarmos a twittar. lhe envio mensagens para acompanhar o movimento. Abraço.

TILDEN SANTIAGO. Eu, Tilden Santiago, suplente de Senador, Embaixador do Brasil em Cuba no periodo de 2003-2007, Deputado Federal de 1990-2002, jornalista e ex-prisioneiro politíco, assino a petição coletiva de libertação da psicanalista Rafah NACHED e apoio todas as iniciativas em sua defesa.

MARIE-HÉLÈNE BROUSSE. Du Brésil. A Sao Paulo, aux journées du Clin’a et aussi au siège de l’EBP section SP, rencontre et discussions avec nos collègues brésiliens. Ils se démènent pour Rafah : Marcelo Veras de Bahia a rencontré Lula, qui en fonction d’une loi qui interdit aux ex Présidents d’intervenir en politique étrangère considère qu’il ne peut rien dire, il a communiqué avec une secrétaire du ministre des affaires étrangères qui malheureusement était à New York, Forbes a joint des amis politiciens, Oscar Reymundo fait circuler une pétition à l’Université de Santa Catarina. Ana Lydia Santiago, AE, Présidente de l’EBP organise une « twitada » d’artistes, initiative partagée avec les membres du Conseil dès lors qu’ils eurent constaté l’absence de réaction de la classe politique. Il semblerait à l’heure où nous écrivons ces lignes que Tilden Santiago, ancien ambassadeur à Cuba, du parti PT de Lula, et frère de notre collègue Jesus Santiago, soit prêt à signer et aussi à amener à signer Leonardo Boff, écrivain, théologien de la Libération, militant des droits de l’homme, personnalité morale importante de la scène brésilienne. Ana Lydia donnera très vite des nouvelles à LQ. Nos collègues font tout pour intervenir dans des journaux, à la télévision… Ils ne se découragent pas. Mais ils affrontent au Brésil une réaction qui semble partagée par toute la classe politique. Elle se capitonne dans une petite phrase que mes interlocuteurs, tous, citent à l’identique : « Je ne la connais pas ». S’ils la connaissaient…Oscar Reymundo, qui en son temps affronta la dictature argentine, complétait ce S1 par un S2 « Elle aura fait quelque chose » « Habra hecho algo ». Oui elle a fait quelque chose.
J’avais il y a deux ans visité avec Angelina Harari à la Estaçao Pinacoteca de Sao Paulo, située dans les locaux même du DEOPS (Département d’état de l’ordre politique et social, lieu où étaient amenés et torturés les opposants à la dictature) une exposition sur la dictature de 1974, une exposition terrible et magnifique, qui montrait la sauvagerie de la tyrannie et le courage de la lutte engagée par de nombreux brésiliens, qui montrait les séquestrations, les enlèvements, l’arbitraire mortel… La Présidente de la République actuelle a vécu elle-même cet enfer et l’a rappelé dans sa campagne.
Les hommes et femmes politiques brésiliens, ne connaissent pas Rafah. Mais ils ont connu la DEOPS, dont l’objectif était de réprimer, de prévenir les « délits » considérés d’ordre politique et social contre la sécurité de l’état. La DEOPS a été supprimée en 1983. Sinistre mémoire dont il demeure les archives déposées aux archives publiques. Aujourd’hui Rafah est séquestrée par une autre DEOPS : sinistre mémoire contre sinistre actualité ? Le résultat est le suivant : la classe politique ne signe pas. Mais les psychanalystes eux ne reculent pas devant la mémoire surtout quand elle est sinistre, pas non plus devant la mémoire en train de se faire.

YVES VANDERVEKEN. À Jacques-Alain Miller et Laurent Le Vaguerèse. Mental, la revue internationale de psychanalyse de l’EuroFédération de Psychanalyse, souhaite se joindre et participer, en tant que revue, au Comité de soutien à Rafah Nached dont la constitution est annoncée dans LQ 38.

BENOÎT DELARUE et ALAIN LE BOUËTTÉ. Communiqué N°1 du 25/09/11. Comité de soutien Rennes ACF : du raffût pour Rafah Nached!
Alors qu’elle s’apprêtait à s’envoler pour Paris afin d’assister à l’accouchement de sa fille, la psychanalyste syrienne Rafah Nached, fondatrice de l’Ecole de Psychanalyse de Damas, diplômée en Psychologie Clinique de l’Université Paris 7, a été arrêtée à l’aéroport de Damas le 10 septembre dernier, avant d’être inculpée, le 14 septembre, d’« activités susceptibles d’entraîner une déstabilisation de l’Etat ».
La liste des signataires de la pétition initiée par Jacques-Alain Miller, psychanalyste et écrivain, s’allonge de jour en jour : de Frédéric Mitterrand à Jean-François Copé en passant par Martine Aubry, François Hollande, Robert Hue ou Marielle de Sarnez, sans compter les Kristeva, Sollers, BHL, Badiou… Tous sont sur le pied de guerre. La mobilisation a lieu également au niveau international.
Pour signer la pétition, il suffit d’envoyer un mail à l’adresse ci-jointe : rafah.navarin@gmail.com
Rafah Nached a 66 ans, elle est atteinte d’une maladie cardiaque, sa vie est en danger. Devant l’urgence de la situation, sa santé se dégradant très rapidement en prison, le bureau de l’Association Cause Freudienne Rennes vient de créer un Comité de Soutien. Il sera l’adresse des initiatives prises localement afin d’obtenir la remise en liberté immédiate de Rafah Nached. Première action : demande adressée aux institutions pour apposer une banderole. Réalisation de la banderole par Jean-Charles Troadec. Deuxième action : diffusion de tracts à l’initiative de Jeanne Joucla et Laetitia Belle, lors de la soirée Psychanalyse-Cinéma le lundi 26 septembre au Ciné-TNB en présence de Benoît Jacquot .Troisième action : contacts avec la presse. Contacts : alain.lebouette@wanadoo.fr et delarueben@yahoo.fr
MARC
YVES VANDERVEKEN. Cher Jacques-Alain Miller, J’ai terminé ce dimanche en fin d’après-midi la relecture des épreuves du dernier numéro de la CF, et particulièrement – à la demande de Nathalie – la version augmentée, dirai-je, du début de votre Vie. Je trouve qu’elle lui donne, si c’était possible, encore plus d’allure et en amplifie la force littéraire. Quel plaisir de lecture! C’est virevoltant. La bibliothèque universelle qui se met à danser. On entend immédiatement, et sans cesse, une voix dans cet écrit. J’y ai retrouvé précisément ce que dit Sollers, dans une récente interview filmée à propos de Françoise Sagan – au demeurant plus passionnante, à mon sens et si j’ose, que sa dernière sortie lors du séminaire de la Règle du jeu. A savoir, que se repère immédiatement – et que c’est extrêmement rare ! – si une voix habite un texte ou pas. J’irai jusqu’à dire que vous réussissez ce tour de force que deux présences – au moins – y habitent. La vôtre et celle de Lacan. Merci.

LUC GARCIA. Si doux, cher Jacques-Alain Miller, ce moment ce matin à la règle du jeu. On repart avec un soleil, parce qu’on est touché quand ça sonne juste, ce fut joyeux, une vibration.

 

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