– 33 : JEAN-LOUIS MORIZOT, Lacan, un homme libre
Jacques-Alain Miller nous a, en ce mois d’août 2011, réveillés et tirés de la torpeur estivale, en décidant de donner à l’anniversaire de la disparition de l’homme Lacan, le relief que son enseignement et son message ont apporté à tous ceux qui l’ont aimé, suivi, écouté et qui le lisent encore. Sa « Vie de Lacan » qui est en train de devenir un succès éditorial à l’échelle des cinq continents du Champ freudien est attendue par tous ceux que passionnent aussi la lecture quotidienne de la lettre électronique « Lacan Quotidien »
L’actualité nous rappelle que la psychanalyse, si elle n’est pas aimée de tous n’est pas un vain savoir et déclenche des passions : la tentative d’effacement de son nom dont J.A. Miller a été l’objet, heureusement hors d’atteinte de ceux qui l’ont voulue, comme les présentations cavalières, erronées ou franchement diffamatoires de Lacan et de son enseignement dans la presse ou par une historienne contemporaine de la psychanalyse procèdent de cette même volonté de refoulement ou de forclusion d’une vérité qui dérange. La psychanalyse est contestée car elle est incontestable. Sans des psychanalystes bien orientés, la pérennité du discours analytique n’est pas assurée et c’est à nous, les vivants, de le porter dans le buzz, le bruit et la fureur de la ronde des discours du monde contemporain.
Contrairement à Elisabeth Roudinesco qui a fait un livre mémorial de Lacan et de sa parole pour mieux l’évincer, Jacques-Alain Miller, a repris à son compte, par l’immense travail d’écriture des trente ans du Séminaire et par son désir propre, reconnu comme tel publiquement par Lacan, ce travail d’exhumer et de porter témoignage de la vie, sauvage et indomptable, la vie sexuelle freudienne, qui nous habite et nous porte, au delà de tout savoir.
L’acte d’un homme libre, Miller comme Lacan, des hommes libérés par la psychanalyse du poids d’une culture et d’une parole mortes, rompt la diachronie des répétitions et nous permet de renouer avec l’élan de nos vingt ans, celui né de notre rencontre inaugurale avec la chose freudienne.
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