Ampère, le mathématicien, philosophe romantique
avec Robert Locqueneux, historien de la physique

Mathématicien et physicien, André Marie Ampère donna son nom à l’unité internationale de courant électrique : l’ampère. Mais cet homme du siècle des Lumières fut bien plus que cela…Ampère était un philosophe, un romantique, botaniste et naturaliste à ses heures, et bien sûr un homme de sciences, ami de François Arago, de Fresnel et de Delambre. Robert Locqueneux nous livre le portrait de ce surdoué toutes catégories.

C’est à Lyon que naît André-Marie Ampère le 20 janvier 1775. Issu d’une famille de négociant en soie, le jeune André-Marie est très tôt déjà un enfant atypique. Il ne va pas à l’école. C’est son père rousseauiste qui se base sur Emile, ou de l’éducation pour lui faire lui-même les leçons.

Très jeune, André-Marie se prête au jeu de la biographie qu’il rédige à la troisième personne.
Ainsi écrit-il :
« Avant de pouvoir lire, le plus grand plaisir du jeune Ampère était d’entendre des morceaux de l’histoire naturelle de Buffon, il demandait sans cesse qu’on lui lût l’histoire des animaux et des oiseaux dont il avait appris depuis longtemps tous les noms en s’amusant en regardant les figures. La liberté qu’on lui laissait de n’étudier que quand il lui plaisait de le faire fut cause que, quoiqu’il sût épeler depuis longtemps, il ne lisait point encore, et s’est en s’exerçant seul à comprendre l’histoire des oiseaux qu’il apprit enfin à lire couramment. »
Déjà intéressé par les mathématiques, il réalise sa première communication à l’Académie de Lyon à l’âge de 13 ans ; un événement très anecdotique mais qui déterminera le reste de sa vie de mathématicien.

C’est aussi l’âge des longues promenades dans les chemins à travers champs et bosquets. Il en revient avec un grand panier chargé de plantes et de cailloux, quitte à s’attirer la raillerie des gamins ; d’ailleurs, toujours distrait et rêveur, le jeune Ampère passe pour un illuminé dans tout le village !
Le jeune Ampère lit beaucoup et rien de ce qu’il a lu ne sort de sa mémoire. C’est à cette époque qu’il lut l’Encyclopédie : Sainte-Beuve et Arago affirment tous deux qu’il sut toujours tout ce qu’elle contenait.
Trois ans plus tard, en 1796, son père est guillotiné. Le fils en garde une profonde amertume ; une tristesse redoublée par le décès de sa sœur Antoinette quelques années plus tôt, en 1792, avec qui il entretenait une relation fusionnelle.
Son biographe officiel Charles Sainte-Beuve, écrivit que « cette mort plongea Ampère dans l’idiotisme, passant ses journées à faire des petits tas de sable ».

En 1796, c’est aussi la rencontre de Julie,(…)

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