Le 31 mars 2012, ce sera la troisième fois que nous recevons Jacques-Alain Miller sur la Côte-d’Azur. 

La première fois, c’était à l’occasion de la Convention d’Antibes, qui réunissait l’ensemble des Sections cliniques, Antennes et Collèges, nés de la première Section, celle de Paris, crée par Lacan. C’était un événement de taille, non seulement parce que nous recevions toute une communauté scientifique consacrant sa recherche à l’aggiornamento de la clinique et à son éclairage analytique, mais aussi parce que cette rencontre fut pour notre hôte l’occasion de lancer la notion de « psychose ordinaire » dont il est fait depuis un usage important.
La deuxième fois, ce fut une réunion internationale organisée conjointement par l’ECF et sa sœur italienne, la Scuola Lacaniana di Psicoanalisi sur un thème fait pour surprendre : « Des gays en analyse ». Ce colloque, réunissant de nombreux participants venus des deux côtés des Alpes, permit d’aborder l’actualité de la question, en faisant apparaître l’expérience des cures sous un jour inhabituel.
Notre prochain rendez-vous est à nouveau un événement. La venue de Jacques-Alain Miller correspond en effet au moment où il a fini d’établir le texte du séminaire de Lacan. Cette tâche colossale qui l’a tenu longtemps a atteint son terme et comme il a pu le dire lui-même dans son Cours, la fin de ce travail donne une vision d’ensemble sur l’œuvre de Lacan. Ce regard global permet à Jacques-Alain Miller de faire paraître bien plus qu’il n’a pu le faire jusque-là la cohérence de cette démarche qui ne fait pas système et les axes logiques qui la structurent.
Cette place nouvelle semble libérer JAM du statut de commentateur de Lacan, attaché à faire résonner cet enseignement considérable par un patient travail d’élucidation. La fonction persiste, mais on est passé à un stade supérieur, peut-on dire, une sorte d’Aufhebung de celle-ci. C’est ainsi qu’une année entière de son cours a permis à Jacques-Alain Miller de livrer sa version personnelle de la « Vie de Lacan » qui aboutit en ce moment à un livre à paraître chez Grasset et dont on dispose déjà de quelques chapitres sous le nom de Vie de Lacan (1). Loin de toute hagiographie, cette vie-là fera date et c’est de cela qu’il sera question le 31 mars à Nice.
À Nice, et plus précisément au C.U.M., Centre Universitaire Méditerranéen, dans son célèbre auditorium dans lequel nous serons reçus par la Municipalité, au lieu même où Lacan est venu deux fois à la rencontre du public. 

Philippe De Georges
6 février 2012

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